Abolition des privilèges - 1789

Side 1: LOUIS XVI RESTAURATEUR DE LA LIBERTE FRANÇAISE.
Below the bust: B. DUVIVIER S(culpsit)

Side 2: ABANDON DE TOUS LES PRIVILEGES
On the altar: A / LA / PATRIE
In ex.: ASSEMBLEE NATIONALE / IV. AOUT / MDCCLXXXIX
On the edge of the ex., to the left:: GATTEAUX

Hennin 59, Julius 48-50
Mm. 63
Engravers: Duvivier / Gatteaux
One of the most beautiful medals of the French Revolution.

Hennin - N°59 - Pl. 8 - 5 Août 1789 - Médaille

Louis XVI. R/ Abandon de tous les privilèges

LOUIS XVI RESTAURATEUR DE LA LIBERTÉ FRANÇAISE. Buste de Louis XVI à droite. Dessous: B. DUVIVIER S. (Benjamin Duvivier sculpsit).

ABANDON DE TOUS LES PRIVILÈGES. La salle de l'Assemblée Nationale à Versailles. Au milieu est un autel avec cette inscription: A LA PATRIE. Les députés des trois ordres y font serment d'abandoner tous les privilèges, dont les titres sont jetés au pied de l'autel. Exergue: ASSEMBLEE NATIONALE IV. AOUT MDCCLXXXIX. Au-dessus de l'exergue, à gauche: GATTEAUX: [64 m].

La séance de l'Assemblée Nationale du 4 août soir devait être occupée par la lecture d'un projet de déclaration sur les troubles des provinces. Mais des propositions relatives à l'abandon des privilèges ayant été mises en avant, l'Assemblée, par un mouvement d'enthousiasme qui augmenta de moment en moment, prononça la suppression de tous les privilèges, droits féodaux, justices seigneuriales, franchises, vénalité des charges, droits casuels, droits de chasses, etc. L'égalité des impôts fit partie des dispositions arrêtées cette nuit mémorable. La séance dura jusqu'à deux heures du matin. Toutes les motions furent adoptées par acclamation, et l'on vit les députés de tous les rangs offrir à l'envi les sacrifices. Toutes les dépouilles des classes privilégiées furent jetées devant l'autel de la patrie.
L'Assemblée decida qu'une médaille serait frappée pour éterniser la mémoire de cette séance. C'est celle décrite dans cet article; et c'est la médaille plus remarquable de cette époque par sa dimension et le soin de son exécution.
Ce fut aussi dans cette séance que l'Assemblée Nationale décerna au Roi le titre de restaurateur de la liberté française, que la médaille porte.
Ces dispositions arrêtées par acclamation furent décretées régulièrement dans la séance du 11 août au soir. La détermination relative à la médaille est dans l'article XVI du décret qui porte les dates des 4, 6, 7, 8 et 11 août; il fut sanctionné par le Roi les 21 septembre et 3e novembre 1789.
Par un décret de l'Assemblée Nationale du 30 septembre 1790, il fut fixé que les coins de cette médaille, faits au moyen d'une souscription remplie par les députés, seraient déposés aux archives de l'Assemblée.
Par un autre décret du 9 décembre 1790, sanctionné par le Roi le 15 du même mois, il fut fixé que cette médaille serait frappée en cuivre au nombre de douze cents épreuves, qui seraient distribuées à chacun des députés, et qu'ensuite les coins seraient brisés en présence de commissaires.
Le revers de cette médaille est de M. Nicolas Marie Gatteaux.