Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau - 1791

Side 1: HONORÉ GABRIEL MIRABEAU


Side 2: DÉPUTE D'AIX A L'ASSEMBLÉE NATLE EN 1789 ELU PRESIDENT LE 29 J.ER 1791 MORT LE 2 AVRIL SUIVANT.

Hennin 206
Mm. 38 - Tin bronzed

Hennin - N° 206 - Pl. 23 - 2 Avril 1791 - Médaille

Honoré Gabriel Mirabeau. R/ Député d'Aix etc.

HONORÉ GABRIEL MIRABEAU. Buste de Mirabeau à gauche.

Dans une couronne d'olivier, on lit: DÉPUTE D'AIX A L'ASSEMBLÉE NATLE EN 1789 ELU PRESIDENT LE 29 J.ER 1791 MORT LE 2 AVRIL SUIVANT. (Député d'Aix à l'Assemblée Nationale en 1789, élu président le 29 janvier, etc.). [39 m].

---Honoré-Gabriel Riquetti comte de Mirabeau naquit au Bignon près de Nemour le 9 mars 1749. L'histoire de sa vie est trop connue, et demanderait d'ailleurs des développements trop étendus pour en faire connaître ici les détails. Né avec une constitution vigoureuse et un tempérament de feu, sa jeunesse fut agitée par des passions impétueuses, également fortes pour le mal comme pour le bien. Tout le monde connait ses querelles avec son père, l'Ami des hommes, son mariage, son aventure avec la marquise Le Monnier, les détentions qu'il eut à subir, et se diverses ouvrages. Ce fut dans les prisons d'Etat qu'il puisa cette haine violente contre les institutions anciennes, que plus tard il contribua si puissamment à renverser. Député du Tiers-Etat d'Aix aux Etats-Généraux, il ne tarda à s'y placer au premier rang. Le 23 juin 1789, après la séance royale qui se termina par l'ordre donné à l'Assemblée de se séparer, le Tiers-Etat restait muet sans obéir; M. de Brézé, maître des cérémonies, vint rappeler à l'Assemblée les ordres du Roi, et Mirabeau lui fit, d'une voix tonnante, cette rèponse si célèbre, dont le prodigieux effet fut le premier élan de l'impulsion suivie par l'Assemblée Nationale depuis ce moment. Il serait trop long de suivre Mirabeau dans toute sa carrière politique. Il domina l'Assemblée par la profondeur de son génie et la force de son éloquence. Moins d'animosité contre le pouvoir, et des vues plus saines sur les institutions qui convenaient à la France, auraient pu en faire le sauveur de notre pays. Peu de temps avant sa mort, il se rapprocha de la cour, et la servit d'abord avec mystère; mais on doit croire qu'il allait se déclarer bientôt ouvertement. Déjà privé à cette époque d'une partie de sa popularité, il est douteux qu'il eût pu sauver la monarchie.
---Il mourut le 2 avril 1791, à huit heures et demie du matin, après une courte maladie causée par le travail et les excès auxquels il se livrait. Sa mort produisit l'effet d'une grande calamité publique. Tous les partis le regrettèrent, ou pour ce qu'il avait fait, ou pour ce qu'il voulait faire. L'Assemblée Nationale, à la nouvelle de cet événement, décida que ses regrets seraient exprimés dans le procès-verbal de la séance, et qu'elle assisterait en corps aux funérailles. Elle fit lire dans la même séance le travail que Mirabeau avait préparé pour la discussion sur les successions. Ce travail, qui tratait de l'égalité des partages dans les successions en ligne directe, fut lu par M. de Talleyrand, ancien évèque d'Autun, à qui Mirabeau l'avait remis la veille.
---On verra à la date du 3 avril, article de la médaille N° 210, quels honneurs funéraires furent rendus à Mirabeau.